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Démasque(r) les tissus africains
Manjak
Le tissu sans frontières

Le Manjak (encore appelé sëru rabeul ou sëru njaago) est une étoffe tissée reconnue pour sa souplesse, son épaisseur et la vivacité de ses couleurs. On doit ce textile aux Manjak, populations présentes en Gambie, en Guinée-Bissau et au Sénégal. Selon une légende, c’est un esprit qui aurait enseigné aux Manjak l’art du tissage, savoir-faire devenu un marqueur identitaire majeur et transmis de génération en génération.
Le Manjak est issu d’une histoire textile métissée : il hérite à la fois des textiles panos obras du Cap-Vert, transformés après l’arrivée des colons au XVe siècle, et des traditions du tissage par bandes pratiquées par les Toucouleur de la ville de Silly, décrites par l’historien El-Bekri qui y situait leur production dès le début du XIe siècle. Il a longtemps circulé comme monnaie d’échange dans sa forme ancienne, et a connu une grande popularité comme vêtement de luxe, notamment chez les femmes wolof de Saint-Louis durant la période coloniale.
Longtemps considéré comme un bien de prestige et un marqueur de richesse, il accompagne les grandes étapes de la vie (naissance, baptême, mariage, deuil) et continue d’être offert lors de cérémonies majeures, notamment comme cadeau de mariage ou comme textile honorifique.
Confectionné à partir de bandes tissées puis assemblées, il se distingue par des motifs complexes qui renvoient à la mémoire collective, au lien avec la terre et aux ancêtres.


Processus de fabrication du bogolan
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