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Démasque(r) les tissus africains
Un projet documentaire
Le projet (Dé)masquer les tissus africains est un projet artistique et documentaire dont l’ambition est de promouvoir les textiles africains. Il prend naissance en février 2016 après une rencontre d’Ariane Mawaffo avec le tissu Bogolan dont elle ignorait tout. Le projet est envisagé sous la forme d’une exposition. Quatre outils d’expression artistique sont convoqués pour mener ce projet à son terme : l’art du tissage, la photographie, la performance et la peinture corporelle. La photographie constitue le point d’arrivée d’un long processus débuté par une recherche active des tissus aux quatre coins du continent.
Le projet (Dé)masquer les tissus africains vise à contribuer à un mouvement de mise en avant de textiles peu connus du grand public. Il s’agit pour nous d’exposer la beauté et la richesse de ces textiles au sein d’une exposition. dans un but de vulgarisation et d’éducation sur l’authenticité et l’histoire de ces tissus. A travers l’exposition, le public pourra non seulement prendre conscience de l’existence de ces tissus, mais aussi aura l’opportunité d’apprendre à les connaître, à les identifier, à les toucher, en un mot : à se les approprier.
En décembre 2016, un article publié sur Le Monde Afrique met en exergue une problématique liée au fait qu’en termes de fabrication, de commercialisation, de distribution et d’utilisation d’un textile africain, un tissu en particulier est omniprésent : il s’agit du Wax. Or, ce tissu, importé d’Hollande, est un héritage colonial qui, à cause de sa prédominance, s’est imposé comme l’unique tissu africain.
Dans l’article, intitulé «Comment le wax fait croire qu’il est africain et étouffe les vrais tissus du continent », la journaliste Prisca Munkeni Monnier souligne que le Wax, a fini avec le temps par être considéré comme le tissu africain par excellence au détriment qui sont fabriqués sur le continent, ce que dément son origine.
En 2018, dans une interview réalisée par le média Brut, la galériste Nelly Wandji met l’accent sur le fait que l’histoire de l’arrivée du Wax en Afrique n’est pas très glorieuse. Pour elle, « promouvoir cet imprimé comme étant l’étendard de la créativité africaine, c’est cloisonner réellement la créativité africaine rester dans une sorte de néocolonialisme culturel ».
Cet article et cette vidéo, qui ont connu un retentissement mondial, font écho à notre propre questionnement quant à la place des textiles africains dans la mémoire collective. En effet, selon notre opinion, cet effacement est en grande partie dû à une ignorance et une méconnaissance fondamentale de l’existence de ces tissus dans les grands carrefours d’échanges culturels. Il nous a semblé indispensable de remédier, à notre niveau, à cette situation.
Ainsi, le projet “(Dé)masquer les tissus africains” s’inscrit dans une démarche artistique engagée visant à redonner leur juste place aux textiles africains, à valoriser leur diversité et à éveiller la curiosité et l’intérêt du public à travers une exposition riche en expressions artistiques. Il vise également à déconstruire les préjugés et les stéréotypes liés aux textiles africains, tout en favorisant une prise de conscience collective de leur importance culturelle et de leur héritage dans les échanges culturels mondiaux.